Une arnaque bien ficelée utilise la promesse de gains pour extorquer des cryptoactifs aux victimes. Retour sur le cas ACCGN, désormais placé sur liste noire par l’AMF.
Une arnaque bien rôdée, désormais sous surveillance des autorités
Le stratagème mis en œuvre par ACCGN repose sur un fonctionnement désormais bien connu dans l’écosystème crypto. Les utilisateurs sont d’abord incités à déposer des fonds sous prétexte d’un investissement rentable. Une fois les fonds envoyés, leur compte est prétendument bloqué. Pour y accéder à nouveau, il leur est demandé de verser 120 USDT, censés couvrir des “frais de vérification” ou un “déblocage technique”.
Ce type de manœuvre s’inscrit dans un modèle d’escroquerie au recouvrement, où chaque nouvelle étape du processus renforce la pression psychologique sur la victime. Le paiement initial ne débloque rien. Pire encore, d’autres demandes suivent, toujours plus pressantes, dans l’espoir d’extorquer davantage.
Face à cette mécanique frauduleuse, les autorités financières françaises ont réagi. L’Autorité des marchés financiers (AMF) a officiellement inscrit ACCGN sur sa liste noire à partir du 30 septembre. Ce classement renforce l’alerte : ACCGN est désormais reconnu comme un acteur non autorisé à proposer des services financiers, et ses pratiques sont assimilées à un système de type Ponzi.
Cette qualification est également soutenue par ZachXBT, chercheur spécialisé dans l’analyse des flux on-chain. Sur la plateforme X (ex-Twitter), il démontre que les schémas de redistribution des fonds entre participants présentent toutes les caractéristiques d’un Ponzi classique. Son analyse renforce la position de l’AMF et conforte l’idée d’un système organisé autour de la captation illégitime d’actifs.
Comprendre les signaux d’alerte pour éviter le piège
Certaines constantes permettent de repérer rapidement ce type d’arnaque. Le blocage fictif d’un compte après un dépôt initial est un indicateur critique. Lorsqu’une plateforme exige un paiement supplémentaire pour accéder à des fonds déjà déposés, cela doit immédiatement alerter.
Autre signal inquiétant : la communication insistante via des canaux informels, souvent sur Telegram ou via des messageries chiffrées. Les “agents” en charge du support client, dans ces cas-là, s’appuient sur des éléments de langage pseudo-professionnels pour crédibiliser leurs demandes, tout en évitant tout recours à une structure juridique vérifiable.
Pour éviter de tomber dans ces filets, quelques pratiques simples permettent de limiter les risques. Avant de déposer le moindre fonds, il est essentiel de vérifier si la plateforme figure sur une liste noire comme celle de l’AMF ou de consulter les registres publics sur les entités autorisées.
En cas de doute, il est recommandé de documenter toutes les interactions : captures d’écran, adresses de wallet, historique des échanges. Ces éléments peuvent être utiles pour signaler l’escroquerie aux autorités compétentes ou engager une action.
Les victimes peuvent aussi consulter des guides pour apprendre à identifier les arnaques crypto ou approfondir leurs connaissances sur les mécanismes frauduleux en ligne, afin de renforcer leur vigilance dans un secteur en constante évolution.
Tandis que les arnaques crypto se diversifient, la vigilance individuelle et la traçabilité on-chain restent les meilleurs remparts. Le cas ACCGN rappelle l’importance d’une éducation crypto à la hauteur des enjeux.


